Chroniques DVD
27
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : adaptation Disney mais pas tant que ça

Scénar : en 1765 sur la côte ouest de l'Angleterre, les vagues viennent s'écraser sur les rochers surplombés par l'auberge Amiral-Benbow. Là, un homme vêtu de noir et au visage visiblement fendu par un grand coup de sabre entre, commande un grand verre de rhum et, lançant des regards perçants alentours, s'inquiète de savoir si l'endroit est tranquille. L’homme est en fait à la recherche d'un certain capitaine Bones qui aurait pu passer par l’endroit mais Jim, le jeune garçon au comptoir, répond par la négative. Peine perdue, l’homme aperçoit un bagage qui ne peut être que celui de Bones et file. Bones s'inquiète d’abord de savoir si l'homme avait ses deux jambes, puis reconnaît son ancien complice Black Dog. Malgré les avertissements du docteur Livesey, Bones continue à s'enivrer au rhum, soi-disant pour se donner la force de partir. Il partira c'est sûr, mais pas comme il le croyait : la vue de la tache noire, signe qu’un pirate est arrivé à date de péremption, le choque au point qu’il est foudroyé par une crise cardiaque, il a juste le temps de glisser dans la main de Jim une carte que le square Trelawney, arrivé sur les lieux avec les secours, reconnaît comme celle du trésor du grand pirate Flint. Malgré les doutes du docteur, Trelawney qui en a les moyens et l’imagination féconde, se précipite sur le chemin de l’aventure et embarque Jim, cela va sans dire !

La musique guillerette l'indique peut-être déjà un peu elle-même, c'est Disney qui chapeaute cette troisième adaptation 1 du récit de Robert Louis Stevenson se veut relativement proche de l'original, particulièrement du côté des personnages dont quelques-uns ont toutefois été effacés pendant le processus pour favoriser l'action et l'aventure. Cela va sans dire, les acteurs ont été très bien choisis : voilà vraiment un Long John Silver comme on se l'imagine pendant la lecture quand on est gosse : nanti d’une voix tonitruante, l’homme aux yeux qui roulent et clignent sans cesse laisse s’échapper un véritable don pour le machiavélisme, souffrant très peu de la mort d’autrui et ne démordant pas d’une idée : le trésor est à lui, et à lui seul, et malgré une jambe en moins sur la liste des options, il paraît souvent bien plus prompt à l’action, bien qu’il aime particulièrement envoyer d’autres que lui au casse-pipe, ce qui fait toujours des parts d’or de moins à attribuer. Robert Newton est parfait dans ce rôleur d’embobineur de génie avec une tête de faux-jeton comme on en a peu vu, éclipse tout le monde, on ne voit vraiment que lui même si tout le monde tente de se faire un peu remarquer, le personnage de Ben Gunn (Geoffrey Wilkinson) est la caution comique, celui de Jim (Bobby Driscoll) celle du rêve crédule et innocent.

Si on a taillé un poil dans le récit (comme tous les autres films tirés du roman, celui-ci va vite sans pour autant en être désagréable), des détails sont dans le même temps ajoutés pour le folklore, d’autres sont conservés (ce perroquet jure comme un charretier !), l’action se déroulant ensuite dans de chouettes décors de studio parfois rigolos et jolis à la fois, tout particulièrement ceux de la ville de Bristol avec ses quartiers de carton-pâte ou du genre, et ses ciels peints. Parfois, certaines scènes du film sont identiques à certaines du précédent (par exemple lors de l'assaut du fortin mais c’est loin d’être la seule), on peut aussi saluer de beaux costumes qui en jettent et de superbes couleurs. Comme le scénario insiste ici bien moins sur l'amitié très ambiguë entre l'enfant et le capitaine pirate, Disney ou pas Disney à la barre, on constate qu’une certaine noirceur de filigrane n'est pas absente de l’ensemble de ce film, mais le bien et le mal ne peuvent heavy-demment pas être confondus, un tic typiquement américain (bien que le film ait été, pour information, tourné dans les studios anglais de la firme à la souris feuillue) quand on souhaite réaliser un très bon film pour faire plaisir à toute la famille. Mission accomplie ici avec succès. Et qui succès dit suite, comme on le verra…plus tard !

Yo-ho-ho, à bientôt moussaillons !!

1 après le film disparu de Maurice Tourneur (1920) et L’Île au trésor de Victor Fleming (avec Wallace Beery, Jackie Cooper, Lionel Barrymore…) 1934.

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