Chroniques DVD
07
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : tropiques épiques

Scénar : Monsieur pêche au gros pendant que sa femme le filme mais heureusement qu’un marin plus costaud et plus jeune, Morgan, l'aide à hisser sa prise à bord. La jolie dame n'hésite pas à lui donner rencard mais l'homme ne semble vraiment intéressé que par son taf. Cela ne l’empêche pas de sauver peu de temps après une autre femme, au hasard belle comme un ange tombé du ciel, d’un costaud qui lui jure de se venger. La damoiselle sortie de ses griffes possède un imposant bateau et se montre légèrement entreprenante, en fait elle a drogué Morgan et l'homme de la rue, de mèche, l'assomme pour bien faire les choses ; et se venger un petit peu au passage des quelques bourre-pif précédents. Voilà le malheureux Morgan embarqué dans le bateau vers une destination inconnue. Sur les conseils de son bras droit Clyde, vieille connaissance du kidnappé, c’est le père de la jeune fille, un certain Patrick O'Hara, ancien lieutenant d’Al Capone pour le curriculum, qui lui a fait enlever Morgan. Celui-ci s'avère être en réalité un perceur de coffres de génie qui avait décidé de se ranger des voitures définitivement. Mais le fait que l'opération ait pour but final de libérer le peuple, dont l’âme-leader et tête mise à prix Costa fait aussi partie de l’équipe, le fait changer d'avis.

Une pure comédie grand public à succès n’oblige visiblement pas le réalisateur du Grand restaurant 1 à continuer dans la même voie, c’est donc par le biais d’une adaptation du roman de Marvin Albert The Looters (publié en 1961 sous le nom de plume d’Albert Conroy, il sortira ensuite chez la Série noire en 1962) que l’on retrouve Jacques Besnard qui, sous coproduction franco-italienne, se fait entourer d’une ribambelle d'acteurs italiens, ovviamente, mais aussi d’un casting international de choix, de la déesse Jean Seberg (perso on n'est pas très convaincu par ce qu’a fait Jacques Dessange de sa coiffure…) à Frederick Stafford (un acteur au physique agréable, pas le tas de muscles habituel, connu notamment pour ses OSS 117) en passant par les vétérans Paul Crauchet, Henri Attal, Yvan Chiffre, André Weber et l’inénarrable Serge Gainsbourg en bras droit de gangster maigre et espiègle, ça change un peu des immondes tortionnaires des péplums qu'il a incarnés avant. Dernier incontournable pour la route, la musique d’un Michel Magne est toujours gage de qualité, particulièrement avec des paysages paradisiaques dans lesquels on aime à se balader en bateau au rythme d'une chanson latine. Comment rater alors un métrage convoquant policier, aventure et tics de l’espionnage alors très à la mode à l’époque ?

Pas vraiment de mystère quant au programme de cette énième aventure balançant entre les couleurs de bout du monde et la noirceur de l’âme humaine : encore des gens plus ou moins désintéressés aux prises avec un fumier de dictateur et une junte de raclures qui n'hésitent pas à faire rouler leurs grosses bagnoles à fond dans les quartiers populaires, quitte à tout foutre par terre dans un beau mais malheureux pays exotique à l’architecture coloniale (quand on y pense, Le Grand restaurant n’était-il pas déjà une histoire de potentat sud-américain, hm ?). On trouve bêtement des faux airs de Mesa Verde à cette banque gouvernementale aux cent millions de dollars (tututut, la Révolution de Sergio Leone sortira seulement quatre ans plus tard), beaucoup d'action (les images de poursuites de voitures en accéléré sont toujours aussi drôles, on y ajoute quelques belles explosions, des scènes de bagarre rapide et souple, et plein de tartes dans la tronche bien sûr !), une pelletée de clichés inhérents au genre, un peu de romance, rien de super exceptionnel mais Estouffade à la Caraïbe montre quelque chose de très bien fait quand même, nanti qui plus est d’un indéniable charme délicieusement suranné, même un paresseux fait « soudain » son apparition pour le faire comprendre au spectateur, c’est dire.

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