Chroniques DVD
03
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : Zorro bis

Scénar : voir monter le long d’un mât les couleurs américaines n'attirent pas les californiens annexés qui s'en vont sitôt les leurs redescendues. Le nouveau gouverneur américain, venu sur place pour « faire justice » et confisquer les terres des fermiers locaux qui heureux hasard ne seront de toute façon pas en mesure de produire des preuves écrites de leurs possessions, s’en agace, se voit même faire assassiner son propre capitaine qui a des sympathies trop voyantes et contre-nature pour les californiens. Un jeune californien qui descend un soldat qui a eu le tort de danser avec une californienne est aussi dans le collimateur puisque toute personne attaquant un soldat américain sera condamnée à être fusillée. Autant dire que l’émoi et la peur règnent sur le pays où pas grand monde chez les notables ne se montre prêt à passer à l’action, le riche Don César, une vraie lavette, faisant foi. Mais c’était sans compter sur l’intervention surprise d’un justicier masqué qui rassemble autour de lui de plus en plus de mécontents. Prends garde à toi tyran, El Coyote vise juste !

« Collection Western Mythiques » ? Euh ouais mais là non. Pourtant, ce troisième Mario Caiano reste dans la lignée du précédent : après celle du Don Diego / Zorro le renard de Johnston McCulley 1, voici venir son adaptation de Don César / El Coyote, héros inspiré du premier et créé par l’espagnol José Mallorquí Figuerola. Ce n’est pas la première puisque Joaquín Luis Romero Marchent (le frère de Rafael, plus connu grâce entre autres à un joli paquet de westerns européens bien chouettes, lui aussi) a tourné avec en vedette Abel Salazar un dyptique : El Coyote (1955) et La Justicia del Coyote (1956). Tout comme son inspirateur, le Coyote mêle aventures de justicier masqué à personnalités opposées suivant le contexte, western et bastons typiques de cape et d’épée. Il faut tout de même noter que si Zorro privilégie la pointe de son épée pour dédicacer les chausses du sergent Garcia, El Coyote lui ne dénigre pas le flingue américanicide même si un gros combat de fines lames est quand même au programme (malgré de forcément douloureux atterrissages sur la selle de son destrier).

Co-production italo-espagnole oblige, les natifs des deux (futurs) royaumes du western européen (après les pionniers français et allemand, ne l’oublions pas) préfigurent ici les grands rôles de « tronches » de domani / mañana : les ineffables Piero Lulli et Fernando Sancho interprètent déjà des petits rôles remarquables pour les fins observateurs, José Jaspe qui a compilé une belle série de bis aussi, et leur prestation auprès d’un Mario Caiano précurseur en cette derrière année pré-Leone, est à ajouter à des filmographies monstrueusement fournies. Ce n’est pas forcément le cas de tous les acteurs du haut de l’affiche qui à part, heavy-demment, le mexicain Fernando Casanova, n’ont visiblement pas eu la chance de voir leur notoriété excéder les limites de leur pays d’origine respectif. Dommage que le film soit servi, comme un grand nombre d’autres de la collection déjà citée, sur un DVD extrêmement minimaliste, avec de surcroît une raison de rappeler que Coyote ne prendre qu'un T, nom d’un sombrero ! Question d'offre et de demande sûrement, mais dommage quand même.

1 voir Le Signe de Zorro de Mario Caiano (avec Sean Flynn, Folco Lulli, Gaby André, Enrique Diosdado, Armando Calvo, Helga Liné, Piero Lulli…) 1963 et pis, tant qu’à y être le premier se trouve là : Ulysse contre Hercule de Mario Caiano (avec Georges Marchal, Michael Lane…) 1962

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