Chroniques DVD
29
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Les quatre films de la saga dans un coffret, yes !

Les Sept mercenaires de John Sturges

(avec Yul Brynner, Steve McQueen…) 1960

On ne va pas encore revenir sur ce film qui fut déjà chroniqué en nos pages 1, mais détaillons tout de même les plus de cette édition restaurée et remasterisée.

Bonus : galerie de cent-soixante photos, deux bandes-annonces ainsi que celle des trois suites et un documentaire, « Colts à louer », sur les coulisses du tournage (45’) où beaucoup des acteurs s'expriment - mais aussi John Carpenter - et où l’on note également que quand il découvre et adore Les Sept samouraïs d'Akira Kurosawa 2, Yul Brynner veut acheter les droits du film pour réaliser un remake lui-même mais Lou Morheim le devance.  Anthony Quinn aurait dû jouer Chris mais c'est John Sturges 3 qui sera choisi plus tard pour tourner le film, et Brynner pour interpréter le héros principal. Quelques écueils gêneront la production, comme une censure stricte liée à une représentation négative des mexicains dans un film précédent (Vera Cruz) mais aussi et surtout les différents égos qui se déchaînent sur le plateau, en particulier celui de l'ambitieux Steve McQueen qui, c’est vrai quand on revoit le film avec attention, fait tout pour attirer le regard. Malgré un casting d’acteurs prometteurs, le film ne sera pas beaucoup soutenu au début mais après son succès en Europe, il reviendra triomphalement à l'affiche aux États-Unis. Akira Kurosawa dira lui-même avoir apprécié le film qui a aussi forcément inspiré les Douze salopards 4 et autres films d’équipes de pistoleros, antihéros avant d'être héros.

« - Tu vois cet homme avec toutes ces cicatrices ? C'est lui qu'il nous faut !
- Non, c'est celui qui a fait ces cicatrices qu’il nous faut »

1 voir Les Sept mercenaires de John Sturges (avec Yul Brynner, Steve McQueen…) 1960.

2 voir Les Sept samouraïs de Akira Kurosawa (avec Takashi Shimura, Toshiro Mifune...) 1954.

3 voir aussi Règlements de comptes à O.K. Corral de John Sturges (avec Burt Lancaster, Kirk Douglas…) 1957, Le Dernier train pour Gun Hill de John Sturges (avec Kirk Douglas, Anthony Quinn…) 1959, La Grande évasion de John Sturges (avec Steve McQueen, Charles Bronson…) 1963.

4 voir Les Douze salopards de Robert Aldrich (avec Lee Marvin, Charles Bronson, Telly Savalas...) 1967.

Le Retour des sept de Burt Kennedy

(avec Yul Brynner, Robert Fuller…) 1966

Genre : kif-kif bourricot

Scénar : les mexicains qui pèlent paisiblement le maïs voient revenir moribond un des leurs, il a juste le temps de les exhorter à se cacher. Une horde de bandits déferle, y avait longtemps ! Chico, le dernier des Sept resté dans le village, est plombé et enlevé comme tous les hommes du village (peut-être 300 !) qui sont emmenés dans le désert. Pour attaquer le bandit Lorca qui retient les prisonniers, Chris reconstitue une équipe avec son pote Vin, mais aussi Frank le flingueur, Delgado le bandido, Colbee le sexopathe et un jeune con fan de massacre de taureaux. Les nouveaux Sept barricadent le village en attendant les bandidos, les attaquants et les attaqués vont mettre toutes leurs forces dans le combat, quitte à tout perdre…

Pour capitaliser - un peu tard - sur le premier, vite, faire une suite et tant pis s'il ne reste que Yul en selle, Môssieur Bernstein s’occupera quant à lui de la musique pour coller un maximum au premier film (il fera de même pour les épisodes suivants). Pour le reste, le casting est sans surprise dominé par de nombreux acteurs de télévision et ceux-ci interprètent des personnages très proches de ceux du premier film.

Pourtant pas tout à fait une resucée du premier, ce Retour n’est pas non plus un chef-d'œuvre super passionnant malgré certains personnages plus profonds, au passé tragique, et un Fernando Rey grimé ici en curé. L’équipe a visiblement beaucoup moins de moyens que la précédente, et donc plus de scènes en studio, mais le film se distingue par une fusillade sans fin qui fait dire que l’on aurait pu faire le même avec des indiens qui attaqueraient un fort yankee. Un schéma interchangeable mais un moment pas désagréable non plus. Enfin, à part les images d'une saloperie de corrida et d’un putain de combat de coqs…

Bonus : bande-annonce originale

Les Colts des sept mercenaires de Paul Wendkos

(avec George Kennedy, Michael Ansara…) 1969

Genre : western goût revolucion

Scénar : le peuple mexicain attend une réaction de la révolution, un véritable passage à l'acte, mais le leader Quintero est arrêté par les soldats du dictateur Diaz avec ses partisans dont un s'échappe avec des pesos qu'il va utiliser pour engager des pistoleros. Qui donc est de retour pour recruter six compañeros et diriger l’attaque très risquée de la prison ? Chris bien sûr, qui vient juste de sauver un prétendu voleur de chevaux de la justice expéditive et typique du pays : pendez-les tous, le cheval reconnaîtra les siens.

Georges Kennedy incarne Chris cette fois, un peu plus balourd mais moins monolithique que son prédécesseur, peut être bien plus humain aussi, avec autour de lui beaucoup d'acteurs de séries pour jouer de façon fort classique une équipe où tout le monde a sa spécialité : de bons tireurs, un colosse noir, un mexicain, un tireur d'élite manchot, encore sept types patibulaires mais qui ont, à leur manière, un bon fond. Ah, et au passage, Fernando Rey campe cette fois un leader révolutionnaire, ça change du curé du précédent épisode.

Meilleur que le précédent car moins semi-plagiat manifeste (celui-ci a une véritable histoire à lui), Les Colts des sept mercenaires offre quelques scènes très spaghetti comme ces hommes traînés à mort par des chevaux ou enterrés jusqu'au cou, on note aussi un colonel vraiment très méchant, une belle rotative pour décimer les fédérales, une excellente scène avec un cheval qui aurait pu appartenir à Buridan et un enfant prometteur qui se nomme…Emiliano Zapata !

Bonus : bande-annonce originale


La Chevauchée des sept mercenaires de George McCowan

(avec Lee Van Cleef, Stefanie Powers…) 1972

Genre : suite et fin

Scénar : Chris sauve son pote d'une embuscade mais n’entend pas fléchir devant les supplications de ses prisonniers. Devenu un marshall impitoyable, il a même mené en taule des anciens de la bande des Sept ! Il « a tué plus d'hommes que ceux qui l'a envoyés à Tucson » et c'est peut-être pour ça qu'il intéresse un éventuel biographe. Quand on lui propose de retourner jouer aux justiciers au Mexique, il refuse. Sur les conseils de sa femme Arilla, il fait libérer un jeune qui finit par récidiver et même lui tirer dessus ! Pire, il enlève Arilla. Blessé, Chris part à leur poursuite accompagné du scribouillard avec qui il retrouve sa femme morte après avoir été violée. La piste le mène - par le plus grand des hasards - vers le Mexique où un village est occupé à lutter contre De Toro, un bandit qu’a rejoint le tueur. Ne restent que des femmes brutalisées dans la ville dévastée, De Toro reviendra les chercher à son retour. En attendant, Chris va rassembler une équipe avec ses prisonniers - qui ont pourtant tous juré sa perte - et c’est chez De Toro lui-même, en son absence, que Chris va tendre son piège…

Au tour de Lee Van Cleef (avec des cheveux pas splendides mais un caractère plus sentimental que d'habitude) d’être cette fois à la tête d'une nouvelle bande même s’il fait comme s'il avait toujours joué le personnage. Il se distingue dans ce dernier épisode par des manières un tantinet machistes en faisant taffer les meufs sans en foutre lui-même une ramée, c’est du propre. Ceci dit les donzelles menées par Stefanie Powers (l'aaaaamour du risque) ne s’en laissent pas si facilement compter, des cartouchières croisées sur le torse ou une Gatlin ne font pas le moine, tenez-vous le pour dit, bandidos !

Classique au même titre que les autres, cette Chevauchée ne déborde pas de panache mais l'action est au rendez-vous dans cet énième David contre Goliath pétaradant. Mais tiens d’ailleurs au fait…
« - Pourquoi ne pas prendre plus d’hommes ?
- Parce que le sept m'a toujours porté chance jusqu'ici ». Ah d’accoooord… Et puis bon, « au moins quand on sera mort on pourra se reposer ».

Bonus : bande-annonce originale

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