Chroniques romans
31
Déc
1998

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Un mystérieux objet mobile cause d'inquiétants dégâts sur les transports transocéaniques.

L’idée que ce fût une machine relève de l’impossible, le professeur Arronax penche en désespoir de cause vers un animal aux dimensions énormes. Et il pourra avoir une réponse à ses interrogations puisqu’il est invité par les américains à représenter la France lors des recherches entreprises. Le commandant est parti pour tuer l’éventuel narval géant comme Achab la baleine Moby Dick et après de longues recherches la chose est enfin repérée, le bateau se lance à sa poursuite mais sombrera pendant le combat. Voilà Arronax passé par-dessus bord en compagnie de Conseil son serviteur et de Ned Land le « roi des harponneurs ». Ils sont alors recueillis par l’animal qui se trouve être en fait un fabuleux navire sous-marin, le Nautilus, commandé par « un homme qui a rompu avec l’humanité » et qui règne à bord grâce à ses découvertes scientifiques et sa maîtrise miraculeuse de l’électricité, le Capitaine Némo. Arronax est vite fasciné par un long voyage qui apporte tant de nourriture à son esprit avide de connaissances, mais il n'en reste pas moins prisonnier.


Classique parmi les classiques de Jules Verne 1, 20.000 lieues sous les mers voit son auteur truffer à son habitude le discours de calculs et théories tout en ménageant une trame d’aventure agrémentée de chouettes descriptions des décors et animaux croisés lors de cette longue balade sous-marine. Des lustres plus tard, on se repaît encore avec plaisir de la violente attaque de requin cent ans avant Les Dents de la mer ou celle d’une pieuvre géante bien avant Octopus, avec des effets sanglants et tout, quand on vous dit que Verne était en avance sur son temps, ce n’est pas pour plaisanter ! Il évoque au passage le récent Canal de Suez et Lesseps, mais aussi la photographie, l’exploration du Pôle Sud, le massacre des baleines et des morses (bien que Némo haïssent lui les cachalots), fait même allusion à l’Atlantide… Il anticipe aussi un matériel encore en activité cent cinquante ans plus tard, sans parler de la technique de la plongée pour laquelle il soumet nombre d’idées révolutionnaires inspirées des grands inventeurs comme Rouquayrol et Denayrouse.

On a même droit, parce qu’on a été bien sage, à une pure description pré-futuriste : « sur les murailles étroites du passage, je ne voyais plus que des raies éclatantes, des lignes droites, des sillons de feu tracés par la vitesse sous l’éclat de l’électricité ». Rien d’étonnant, car comme Arronax le déclare à Némo, « votre navire avance d’un siècle, de plusieurs peut-être, sur son époque », comme tout le reste dans cet (anciennement) indispensable dans le cursus de lecture qui peut aussi servir de rappel chronologique des grandes explorations et des grands navigateurs. Lire délivre !

253 + 256 pages avec quelques illustrations en noir et blanc

1 nous évoquâmes précédemment quelques-uns des Voyages Extraordinaires, voir par exemple Cinq semaines en ballon, Voyage au centre de la terre, De la Terre à la Lune et Les Indes noires.

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