Chroniques DVD
09
Mai
2013

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

« Je veux comprendre ce qui va me tuer un jour »

Genre: "Bienvenue en Enfer"

Scénar: une décharge recouvre une partie des souvenirs d'enfance de Martin Esposito à Villeneuve Loubet, il y revient, le poing en l'air avec une caméra dedans, et montre la vérité crue de ce microcosme-métaphore d'un monde death-y-dément pressé de s'auto-détruire, en commençant par la terre, puis les rivières et fatalement la mer, "Même à Naples ils n'ont pas réussi à faire ça" dixit le maire désabusé.

Chaque année 900 000 tonnes de déchets sont produites en France, sont-ils à l'image de la poupée piétinée par le réalisateur au tout début du film qui se regonfle à chaque fois qu'il appuie dessus ? On les cache mais ils reviennent toujours ? Les décharges... On avait oublié ces immenses amas d’ordures depuis qu’elles ont "fermé", et on découvre un incessant ballet de camions et de bulldozers, des images horribles, illustrations d’un gigantesque gâchis, contrebalancées par des images ironiques quant au cynisme écoeurant de la grande bande de fumiers des grandes entreprises et leurs campagnes publicitaires "écolo", genre "aidez-nous à recycler". 

SuperTrash_decharge_plan_large_2.jpg 

Comme pour Supersize me, le réal' semble véritablement se mettre en danger...? Ou pas ? En tout cas il se sert, sans gants ni peur, pour s’installer dans sa cabane de quand il était enfant, juste à côté de la décharge. Avec l'incroyable tas de bouffe gâchée, il y a même de quoi manger sur place quand on a la tripe solide, Esposito n'hésite pas à se nourrir parfois de récup' comme si on assistait à un genre de Into the wild version poubelle alors que règne un sacré paradoxe avec les riches villes balnéaires à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau. D'ailleurs on est à deux pas de Cannes... Le réalisateur est des fois "invité" à dégager quand les chargements sont trop craignos (on utilise même un diffuseur de parfum pour masquer l'odeur des "trucs pas catholiques") mais ce sont les déchets du festival du film qui laissent le plus d'amertume, quel gaspillage chez les rupins, quels foutus dégueulasses ! Ironiquement on aperçoit en farfouillant l'affiche de Gomorra qui évoquait déjà lui aussi la gestion catastrophique des déchets, cette fois par la mafia en Italie, on en reparlera encore avec la chronique suivante du roman Corps à l'écart. Les images du (véritable !!) tapis rouge sont bien exploitées aussi, sans parler du choc à l'apparition au milieu de tout ça...de cercueils ! Des images poétiques et effrayantes la plupart du temps au milieu du cirque des engins et une subtile utilisation de la musique, on se demande juste quelle est la part de fiction mais on le saura bientôt au travers d'une interview publiée ici même dès que possible.

SuperTrash_cercueil.jpg

Bien que les employés prennent de gros risques en travaillant là mais aussi en parlant franchement de ce qui se passait là, "Nous avons accepté de fermer les yeux, nous avons accepté de laisser faire", quitte à boire le calice de lixiviat jusqu'hallali, le sol ne peut que se rendre, qui peut lutter contre l'attaque permanente ?

SuperTrash_decharge_toxic.jpg

 

© GED Ω - 09/05 2014

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