Chroniques DVD
07
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

serge korber jean lefebvre comédie fallet audiard

Genre : l’aura des villes sur le rat des champs

Scénar : dans le bourbonnais, on appelle « bredin » l’idiot du village. À Jaligny dans l’Allier, ce « rôle » revient à Goubi, un travailleur agricole qui rêve de Paris mais aussi de la jolie Berthe à qui il offre de beaux bouquets. Mais les « copains » n'ont pas de pitié pour le « bredin » quand il s’agit de se marrer un bon coup à ses dépens. Les frères Grafouillères, qui vont régulièrement livrer leurs légumes à la capitale, ne trouvent rien de mieux que de le faire picoler et de l’embarquer avec eux aux Halles où par un concours de circonstances, il se paume. Recueilli d’abord par une dame très gentille qu’il finit par excéder par son incommensurable bêtise, il est pris sous l’aile du puissant Léon Dessertine, irascible magnat du commerce de viande devant lequel tout le monde rampe. Ce dont ne sont pas près de se douter les frangins Grafouillères qui à leur retour au village sans le « bredin » se font vertement tancer par la population qui semble en fait tenir beaucoup à sa mascotte. Et s’il ne revenait jamais, qui allaient-ils donc emmerder ensuite ?

Le deuxième film longue durée de Serge Korber joue encore la carte du conte romantique, même si les occasions de se marrer sont plus nombreuses qu’au cours du précédent Le 17ème ciel. Il faut dire que sur un texte de René Fallet et des dialogues dus entre autres à Michel Audiard, l’équipe comprend un paquet de personnages inévitables : Robert Dalban préside pour une fois en tant que maire du village qui devrait se faire plus de soucis pour sa fille un rien « légère » (Bernadette Lafont), on aperçoit aussi Lucien Raimbourg en exploiteur grigou tandis que Jean Carmet et Fernand Berset interprètent les fameux frères Grafouillères. Du côté de Paris c’est aussi un véritable festival : Dany Carrel en prostituée nostalgique de son passé rural, Bernard Blier, Paul Préboist, André Pousse (taxi hargneux après la « viande à pneus »), Yves Robert (« Marcel Pitou, évadé des HLM ! », Pierre Richard, Dominique Zardi et bien sûr Jean Lefebvre, ZE tête de l’emploi qui fait presque de la peine sur son cheval gigantesque, un type parfois très touchant dans son premier grand rôle.

On s'attendait au pire, on a pourtant droit à une très chouette comédie pas si idiote qu’elle n'en a l'air, un exemple de cinéma tendre et familial comme on savait en faire à l’époque, quelque part à la limite du conte initiatique, qui contient aussi une chanson de Jacques Brel au générique (Les Cœurs tendres) et bien sûr quelques tirades mémorables (le discours désabusé des prostituées sur l'homme moderne n’est pas sans rappeler la Madame Mado des Tontons Flingueurs, tout comme la « boisson de femmes » servie à Goubi), on a choisi celle d’un de nos acteurs préférés, Robert Dalban : « je suis ancien combattant, militant socialiste et bistrot ! C’est t'dire si dans ma vie j'ai entendu des conneries ! » Pour les petites notes, on repère à la caméra un certain Claude Zidi qui ne tardera pas à faire des siennes entre autres avec Les Charlots et Pierre Richard. Petite pensée aussi pour le chouette acteur Albert Rémy mort jeune le 26 janvier 1967, la faute à ce putain de crabe après plus de cent films, par exemple Les Quatre cents coups de Truffaut.

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