Chroniques DVD
14
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

john carpenter téléfilm elvis biographie

Genre : Carpenter King size

Scénar : ces deux luxueuses bagnoles ne sont pas n'importe lesquelles à Las Vegas, en ce 26 juillet 1969 elles trimballent Elvis Presley vers la scène qu’il a quittée neuf ans plus tôt. La ville des machines à sous est mise sous haute sécurité car quelqu'un prétend que l’on va tenter de tuer la star, il en profite au passage pour extorquer 50000 dollars. Elvis regarde des westerns pendant que son entourage court dans tous les sens, il angoisse quand même un peu, il tire aussi un coup de feu dans la télé quand pour ne pas changer les journalistes annonce la fin d'une carrière dont il se remémore les débuts à Tupelo, Mississippi. En 1945 ses parents lui offrent une guitare à la place du vélo qu'il convoitait et comme les Presley chantent beaucoup, il accompagne désormais avec l’instrument. Cette famille pauvre a déjà perdu un fils, Jesse Garon, le frère jumeau d’Elvis, vit dans une bicoque fragile mais la maman très croyante et très proche de son fils rassure Elvis quand il parle au défunt et essuie les insultes des crétins du voisinage. Le même genre de débilos qui au lycée s'en prennent à ses cheveux gominés mais il est cette fois sauvé par un grand costaud, Red, moins idiot que les autres. Son originalité s’efface quand il se met à chanter et gratter sa guitare : les filles comme les hommes sont subjugués et sa première apparition sur scène est un triomphe. Touché, il se rend chez Sun Records pour enregistrer un disque pour sa mère, son passage à la radio déclenchera une tempête d'enthousiasme mais c'est quand il rencontre le colonel Parker que les choses deviennent sérieuses. Mais les déconvenues ne tarderont pas à s’accumuler chez quelqu'un qui est vite désemparé par une célébrité dont il se sent prisonnier. Le décès de sa mère lui brise le cœur et sa personnalité extrêmement torturée qui ne trouve jamais le bonheur en est encore plus ébranlée.

Une « rencontre » que l’on n’attendait sûrement pas, celle de John Carpenter et d’Elvis Presley, se matérialise lors de la réalisation pour la télévision d’une fresque de trois heures dans laquelle Kurt Russell (dont la métamorphose physique et comportementale est franchement impressionnante !) assure un maximum dans la peau d’un des plus grands performeurs de tous les temps, de plus dans une époque où cet Elvis inquiet se penchait sur son passé alors qu'il effectue un retour périlleux. Le film revient sur la relation fusionnelle qu'il entretient avec sa mère, son étrange malchance avec le cinéma qui ne lui propose que des navets épouvantables mais aussi ses désaccords avec les producteurs qui trafiquent sa musique sans même lui en parler. Bien heavy-demment la bande originale swingue sec mais ce n'est pourtant pas Presley qui chante les morceaux (c’est Ronnie McDowell qui se charge de cette tâche) sûrement à cause de droits d'auteur sur lesquelles la famille du chanteur n'a jamais voulu transiger. Un sacré paquet d'acteurs intéressants occupe le haut de l'affiche parmi lesquels le jeune Kurt Russell dont c'est le premier film d'une longue série aux côtés de John Carpenter (voir New York 1997, The Thing, Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin…). Celui-ci malgré son intérêt pour le chanteur regrette une bonne partie des éléments du film, le montage ou la musique lui étant retirés des mains et malgré sa longueur le film a été tourné sur à peine un mois au pas de course, ce qui épuisé l'équipe, le réalisateur en tête. Pat Hingle incarne un colonel Parker impeccable et c'est le père de Kurt Russell, Bing, qui recruté pour jouer le père Presley. Pour Carpenter qui juste après Halloween voulait réaliser un drame, on peut dire qu'il a fait du bon travail. Le film est forcément un peu long mais reste crédible malgré des anicroches avec la chronologie.

 

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