Chroniques DVD
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : western quasi-révolutionnaire

Scénar : la répression et son spectacle de pendus et de fusillés (dont des agents français qui espionnaient d'abord pour l'empereur Maximilien, passés ensuite chez Juarez pour finir chez  Diaz, girouettes !) ne coupent pas l’appétit du voleur / bon à rien Cuchillo qui semble passer à côté de toutes les balles qu’on tire dans sa direction. Mais pas à côté des baffes de la belle Dolorès : elle l’aime et il a plutôt intérêt à l’épouser. En attendant, un duel inopiné qui va opposer un bandit au sheriff américain Cassidy, là pour on ne sait trop quoi, va permettre à Cuchillo, qui a la bonne idée de parier sur le gringo (avec de l’argent subtilisé bien sûr) d’empocher un petit pécule. Tristement, le voici arrêté juste après et balancé en cellule avec un Ramirez qui ne paie pas de mine. Mais Ramirez vaut en vérité trois millions de dollars, l’or de Juarez que Ramirez aurait caché et que d'anciens compagnons de lutte appâtés récupèreraient bien pour leur propre escarcelle. Ils n'hésitent pas à tuer des civils pour obtenir la cache du butin et, pas de bol, Ramirez lui-même, ce qui révolte un Cuchillo pourtant souvent indifférent aux problèmes des autres. Il recueille les derniers mots du poète mourant, et une mission : récupérer l’or et le remettre aux révolutionnaires…

Jamais deux sans trois 1 avec en haut de l’affiche Tomas Milián qui retrouve son rôle de Cuchillo (qui porte son surnom à cause des innombrables couteaux qu’il trimballe et dont il sait admirablement se servir), et la paire Morricone / Nicolai la menée de la partition. Encore et toujours des visages connus dont ceux, mignons, de l’adorable Chelo Alonso (Sous le signe de Rome, La Terreur des barbares, La Reine des barbares, Le Géant de la vallée des rois…)) mais aussi celui de l’hystérique Linda Veras, actrice à la courte carrière mais qui apparaît dans une petite série de westerns fort sympathiques (Le Dernier face à face, Dieu les crée, moi je les tueSabata et Chapagua qui aura la particularité de comporter Boby Lapointe en son casting !). On ne peut bizarrement pas s’empêcher de trouver que Donald O'Brien (Le Train, Le Retour de Croc blanc, Les Quatre de l'Apocalypse, Keoma, Mannaja, l'homme à la hache, Emanuelle et les derniers cannibalesUne poignée de salopards et plein d’autres !)) joue un peu à la Willian Berger avec quelque chose de plus froid dans les yeux, par exemple quand il lance un acerbe « il ne suffit pas que la cause soit juste pour gagner ».

Le scénario traite en effet des révolutionnaires qui ne croient plus en l'homme et se battent seulement pour eux-mêmes, d’ailleurs même les fidèles semblent un peu résignés (« ils nous enterreront tous avec nos drapeaux ») et c’est fou comme les vestes se retournent quand l'argent (ou plutôt l’or) fait son apparition dans la balance. Sauf qu’à l’inverse certains, Cuchillo par exemple, se découvrent une sorte de foi par hasard et acceptent le fardeau du sacrifice. Du coup, certains personnages sont plus complexes et font de ce film - toutefois inférieur au splendide précédent (par exemple à cause d'un casting moins prestigieux et de ces nombreuses courtes scènes de comédie, surtout celles qui laissent apparaître Dolores ou la blonde-sergent de l'Armée du Salut) - un très bon moment de cinéma malgré tout, en particulier grâce à des scènes géniales comme celle où Cuchillo se retrouve attaché aux ailes d’un moulin ou celle de la méchante répulsion du bandit mexicain pour le pays des gringos, au point qu’il refuse que sa femme accouche avant d'être sur le bon sol.

La phrase du film : « - Il est dangereux ?
- Très dangereux, le señor Ramirez est un poète ».

1 voir les deux précédents Sollima / Milián : Colorado de Sergio Sollima (avec Lee Van Cleef, Tomas Milian…) 1966 et Le Dernier face à face de Sergio Sollima (avec Gian Maria Volontè, Tomas Milián…) 1967.

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