Chroniques DVD
28
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : sabbat vraiment infernal

Scénar : partie pour l’académie de Fribourg pour persévérer dans la danse qu’elle pratique depuis toujours, Suzy Bannion arrive sous le déluge, peine à trouver un taxi et n'a pas l'air rassurée par cet accueil du pays… Mieux, quand elle se pointe à l’école, personne n’est au courant, death-y-dément ça débute mal, au point qu’elle décide à repartir direct aux États-Unis surtout que le lieu lui flanque une trouille bleue. Et il y a de quoi car une fille est attaquée et lardée de coups de couteau par un homme. Mais le personnel reste d’une exceptionnelle froideur - les élèves ne sont pas mal non plus - et continue son office comme si de rien n’était. Ne manquait plus que la rencontre avec une vieille dame qui déclenche ensuite chez Suzy des crises bizarres, la forçant à rester alitée, de quoi flipper encore plus, comme si des phénomènes étranges (des asticots plein le plafond, quel délice pour nourrir le cuir chevelu) ne suffisaient pas !

Dario Argento avait déjà ce film en tête à l'époque de Profondo rosso 1, il voulait filmer le conte de fées en en faisant un thriller fantastique qui convoquerait sorcellerie et occultisme mais aussi ses mauvais souvenirs d'école au pensionnat. Pour monter le projet il s’est aussi beaucoup inspiré de Mme Blavatsky, des étranges baraques de Dornbach (pour la conception d’une bâtisse rouge baroque à l'architecture incroyable entre art nouveau et gothique déviant) pour instaurer un climat suranné, surchargé et intimidant, Argento se montrant ensuite excessivement doué pour faire de quelque chose d’anodin (une porte automatique, une fenêtre qui s'ouvre tout seule) une source d'angoisse, surtout avec l’aide des chuchotements morbides de la bande originale mortelle signée GOBLIN.

Jessica Harper (Phantom of the Paradise, Les Contes de la crypte…) est une très jolie jeune actrice au regard hallucinant / halluciné parfaite pour un tel rôle de pureté paumée par delà des murs de peur zébrés par d’incessants flashes de lumière vive et derrière lesquels demeurent tapis des acteurs au faciès extraordinaire (le roumain, le pianiste, la prof, la vieille et l'enfant…) qui font de Suspiria un film complètement dingue et cauchemardesque (irais-tu chercher l'image d'une pièce emplie de fil de fer dans ta tête toi ?!), bizarre (c’est quoi ce médecin qui traite les patients au vin rouge ? Ou cette démo foldingue de danse typiquement bavaroise debout sur les tables de taverne ?), violent (images gore à cœur ouvert, l’attaque du chien marque aussi) et remasterisé / restauré en HD pour l’occasion.

Question subsidiaire : n’était-ce point dans Torso qu’avait lieu une scène de fuite par la fenêtre grâce à des valise empilées ?

Bonus : bande-annonce, filmographie d’Argento, galerie photos puis, sur le deuxième DVD : interview de Dario Argento (27’, 2007) mais aussi de la Argento connection (le directeur de la photographie Luciano Tovoli, Luigi Cozzi, le décorateur Davide Bassan, Daria Nicolodi (ex-femme de Dario et co-scénariste), Claudio Argento, le compositeur Claudio Simonetti de GOBLIN, Romano Albani…), tout ça suivi de deux documentaires : Argento vu par Alain Schlockoff, Jean-Baptiste Thoret et Pascal Laugier, et « Module sur la restauration » de Suspiria par des techniciens qui ont dû en suer, il y a aussi des pistes audio. Pour résumer : des tonnes de trucs au sujet d’un film absolument formidable même si peut-être un poil en-dessous du précédent.

1 pour en savoir plus sur les débuts de Dario Argento, voir L'oiseau au plumage de cristal de Dario Argento (avec Tony Musante, Suzy Kendall…) 1969, Le Chat à neuf queues de Dario Argento (avec James Franciscus, Karl Malden...) 1971, Quatre mouches de velour gris de Dario Argento ( avec Michael Brandon, Mimsy Farmer...) 1971, Cinq jours à Milan de Dario Argento (avec Adriano Celentano, Enzo Cerusico...) 1973 et Les Frissons de l'angoisse de Dario Argento (avec David Hemmings, Daria Nicolodi...) 1975.

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